Novembre à mars

Repos et préparation

L’automne et l'hiver sont des moments parfaits pour se reposer, planifier la prochaine saison, faire les réparations d’équipement qui s'imposent, finaliser la comptabilité, en fait, effectuer tout ce qui doit être fait, mais que le rythme de l’été ne nous permet pas de faire, afin d'être fins prêts pour la prochaine saison.

 

 

Avril

Les belles pousses d'un vert tendre sortent du paillis

Déjà, vers la fin du mois de mars, nous pouvons observer les premières pousses émerger sur les sites plus exposés au soleil où la terre sèche plus rapidement.

 

 
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Mai

Les feuilles se développent lentement

Il est important de commencer très tôt à manipuler le sol - délicatement et en surface - pour éviter que les mauvaises herbes s'installent. Ce premier mouvement du sol permet un réchauffement plus rapide et accélère le développement racinaire des plants. Si le paillis est trop dense, il peut être utile de le retirer, par endroits, pour faciliter le réchauffement du site et éviter que les jeunes pousses se cognent la tête sur une masse de foin ou de feuilles.

Le paillis est utile pour le contrôle des mauvaises herbes. Cependant, il empêche la chaleur de pénétrer et il peut conserver trop d’humidité dans le sol, ce qui provoque pourriture et champignons, les ennemis jurés de l’ail.

 

 

Juin

La récolte des fleurs

Début juin on surveille la teigne du poireau, un petit insecte qui mange les feuilles et se glisse dans la tige pour y pondre ses œufs. La teigne n’affecte pas beaucoup l’ail mais peut détruire une partie des fleurs d’ail. On procède à un contrôle manuel et à une ou deux pulvérisations de Bt (Bacillus thuringiensis). Le Bt est une bactérie qui, une fois ingérée par l’insecte, provoque sa mort en formant des cristaux se forme dans son estomac. C'est un produit autorisé par la certification biologique qui n’a pas d’impact sur nous, les mammifères.

À la mi-juin, on voit les premières fleurs faire des culbutes. Lorsque la pousse a fait un tour complet, elle peut être récoltée. Si on attend trop, la tige sera dure et fibreuse. Généralement, le site où les tiges sont sorties en premier sera celui où tout se passera en premier.

C’est toujours une bonne idée de conserver quelques fleurs d’ail jusqu'à la fin de l’été. Cela nous donne de belles couleurs au champ et lui permet de renouveler son matériel génétique en plantant ses nouvelles semences.

C’est aussi à ce moment (ou un peu avant) que l’on peut vendre de l’ail vert, c'est-à-dire avant qu’il ne soit trop gros et que les feuilles deviennent rigides. Cet ail vert (ou ail nouveau) se consomme frais et il n’est donc pas séché. La tige de l’ail vert se consomme aussi hachée, comme celle d'un gros oignon vert.

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Juillet

La récolte de l'ail

Début juillet, on surveille le développement de maladies ou de champignons. Les plantes infectées ou qui semblent malades sont retirées du champ pour éviter qu'elle ne contaminent les autres. On doit manipuler ces plantes efficacement pour éviter la propagation de la maladie ailleurs sur le site. Des produits, autorisés par la certification, nous permettent de coloniser les feuilles de notre ail à l'aide de champignons amis qui empêchent les champignons pathogènes de se développer. C'est une période intense où il nous faut maîtriser les mauvaises herbes et l’humidité.

Vers la fin du mois de juillet débute la récolte de l'ail. Le plus dur n’est pas de récolter les bulbes - puisqu'un simple geste ferme suffit à les extraire de terre. Il faut prévoir nettoyer un peu la terre et placer les bulbes, avec leur tige, sur des supports ou les suspendre dans un endroit sec à, l’abri du soleil direct, pour le séchage. Certains producteurs coupent tout (tiges et racines) pour le séchage; cela exige moins d’espace et permet un séchage plus rapide. D’autres conservent tout pour pouvoir créer des tresses d'ail.

Les plus beaux bulbes sont conservés pour la plantation de l’automne. On choisit, bien sûr, les gros bulbes, mais aussi ceux dont l'apparence générale est la plus belle, c'est-à-dire sans défauts ou décoloration, et comptant de 4 à 6 caïeux par bulbe.

 

 

Août à septembre

Réparation des sites à l'aide d'engrais verts
et contrôle des mauvaises herbes

Après la récolte, on sème habituellement un engrais vert, c'est-à-dire une culture d’une céréale mélangée avec une légumineuse pour « engraisser », comme on le ferait avec du fumier. En fait, il s'agit de semer une culture avec une autre, d’où l'appellation engrais « vert ». Cette culture a le double avantage de contrôler les mauvais herbes, de fertiliser le sol et de s’assurer de la présence d’une bonne quantité de matière organique dans le sol (notre compost).

Le site qui a reçu de l’ail une année n’en recevra pas pendant les deux années suivantes. Pendant cette période, on pourra y faire pousser d’autres cultures ou laisser le sol en jachère avec une prairie par exemple (de légumineuses comme le trèfle pour éviter l’installation des mauvais herbes).

 

 

Octobre

Plantation des caïeux

En octobre, on prépare le nouveau site qui recevra la plantation. Ce site sera divisé en planches et en chemin d’accès. On pourra mettre du paillis dans les allées et marquer les endroits où planter les caïeux (ou gousses). Ce marquage permet d’accélérer la plantation et d’éviter de se poser la question, sous la pluie ou le gros soleil... « Mais où suis-je rendu? ».

Une fois le site préparé, on sépare les bulbes soigneusement conservés pour la plantation. Ce travail doit se faire délicatement pour éviter de briser la semence avec nos ongles. Seuls les plus beaux caïeux des plus beaux bulbes sont plantés. Les autres finissent en purée!